Formation non formelle en Éthiopie

Une formation non formelle donne du pain à des jeunes en détresse

En 2000, alors que j'assurais la supervision d'une étude de référence sur le VIH/SIDA, des collecteurs de données m'ont emmené dans une maison choisie au hasard. J'y ai trouvé cinq jeunes femmes qui luttaient pour joindre les deux bouts dans la rue, mais étaient dans la misère.

J'ai été choqué de voir des conditions de vie aussi abjectes, par trop courantes chez les personnes indigentes.

J'ai alors décidé de lancer un projet destiné à ouvrir des perspectives économiques et éducatives à des jeunes Éthiopiens en situation de détresse sur le plan de la santé et des ressources, notamment ceux qui sont le plus susceptibles d'être exposés au VIH et au SIDA. Ces jeunes passent le plus clair de leur temps à lutter pour survivre, sans aucune chance de pouvoir fréquenter un collège. J'étais convaincu que si ces jeunes recevaient une formation adéquate, ils seraient productifs et pourraient subvenir à leurs propres besoins.

Je me suis concentré sur Hawassa, une ville à forte prévalence de VIH et de SIDA.

Préparant une proposition de projet, j'ai fait la rencontre d'un homme né en Éthiopie mais habitant maintenant aux États-Unis. Très intéressé par la proposition de projet pour Hawassa, il a accepté de réunir, à son retour aux États-Unis, ses amis pour recueillir les fonds nécessaires.

L'engagement de ces personnes a abouti à la création de l'organisation bénévole Young Ethiopians Self-Sufficiency Enhancement and Re-education Association (YESSERA, Association d'aide à l'autosubsistance et de rééducation de jeunes Éthiopiens). L'acronyme de cette association, YESSERA, signifie «travaillons» dans la langue locale. L'objectif de YESSERA est de mettre les jeunes Éthiopiens en mesure de dépasser leurs bornes et de réaliser leurs rêves par l'acquisition de compétences utiles aux communautés dans lesquelles ils vivent. YESSERA se concentre sur les jeunes parce que le chômage des jeunes est endémique et qu'ils sont nombreux à lutter pour survivre.

Grâce à l'engagement des membres et des partenaires de YESSERA, des fonds suffisants ont été recueillis pour envoyer 33 jeunes sans ressources en rupture de scolarité secondaire (12 de Hawassa, 11 de Debre Berhan et 10 de Bekoji) dans une école de formation professionnelle et leur assurer un financement pour le lancement de leur entreprise.

À l'issue de leur formation, des jeunes de Hawassa ont fondé l'«Association YESSERA du bâtiment de Hawassa», qui fabrique des parpaings creux et emploie maintenant 39 personnes. Elle a obtenu des prix et des distinctions au niveau régional et national. D'autres ont obtenu un emploi dans des entreprises privées, des ONG ou des organisations internationales. Des jeunes en formation à Bekoji (dont est originaire le célèbre athlète Kenenissa Bekele) sont en train de fonder l'«Association YESSERA du bâtiment de Bekoji».

De plus, YESSERA USA coopère avec des partenaires locaux pour faire progresser son projet de soutien à l'autosubsistance de jeunes Éthiopiens. YESSERA se concentre maintenant sur l'objectif à long terme d'établissement d'un centre de formation professionnelle afin de mettre ces possibilités de formation à la portée des jeunes de tout le pays.

La gestion de l'hébergement, de la nourriture et des activités sociales des jeunes pendant le programme original de formation a été assurée par ma femme (Aselef Alemu) alors que nous assistions au programme à Addis-Abeba. C'est à titre bénévole qu'elle a assuré ce service. J'apprécie énormément le soutien apporté à ce projet par ma famille et serais très heureux de voir d'autres personnes lancer ce type de projets dans leurs pays respectifs.

Hyperliens

Site web de YESSERA

Ministère de l'éducation (Répertoire en ligne du Réseau UNEVOC)

Contact

info(at)yessera.org
Solomon Retta, fassdiscovery(at)ethionet.et

Cet article a été soumis par Dessalegn Mulaw Yehuala, Responsable de l'Unité Réforme du système d'EFTP et développement des capacités, Ministère de l'éducation, Éthiopie (un Centre UNEVOC)